Les clients s’étonnent parfois de recevoir des questions de la part du traducteur, considérant, et on peut le comprendre, qu’une fois la commande passée, ils devraient pouvoir s’en laver les mains jusqu’à la réception du produit fini.

Pourtant, ce qui parait évident au client relève parfois du jeu de devinette pour le traducteur et poser des questions, ce n’est pas tricher, mais chercher à améliorer la qualité : le temps que le traducteur ne passe pas à répondre à toutes ces questions auxquelles le client a la réponse, il peut le consacrer au style, aux recherches terminologiques… Bref, ce que le client ne sait pas déjà ! 

Voici comment un client peut plus ou moins simplement aider son traducteur et ainsi s’aider soi-même en contribuant à la qualité du résultat. Car non, le traducteur ne possède pas un immense dictionnaire contenant toutes les significations, et on ne trouve malheureusement pas toujours tout sur Internet.

  1. Répondre aux questions du traducteur, dans les meilleurs délais, pour lui ôter ses doutes et éviter les erreurs (car la plupart du temps, quand le traducteur n’obtient aucune réponse, il ne peut pas laisser un vide et va devoir prendre une décision qui risque d’être la mauvaise).
  2. Fournir un glossaire au traducteur, ce qui évite d’être insatisfait ou d’avoir l’impression que le traducteur a mal fait son travail. Prenons un exemple concret : je devais traduire un « Agreement » en français, document que j’ai pour habitude de traduire par contrat, avec des « process » qui étaient clairement des procédures (le contexte était vraiment très clair). Or, le client s’attendait à un ACCORD avec des PROCESSUS, et il a bien sûr trouvé ma traduction mauvaise. Or, ce n’était pas qu’elle était mauvaise, c’est juste qu’elle n’était pas conforme à ses attentes, mais n’ayant pas de reçu de consignes, je ne pouvais pas le deviner. Si j’avais reçu un glossaire avant le début de la traduction, j’aurais bien entendu utilisé les termes préférés par le client. Le client n’aurait pas eu cette mauvaise impression, et tout le monde aurait gagné du temps.
  3. Donner du contexte. Si les traducteurs avaient une devise, ce serait très probablement « ça dépend du contexte ». On perd parfois un temps précieux à trouver la bonne traduction parce que qu’on doit tout d’abord déterminer le contexte avec précision. Certains termes peuvent en effet avoir 2, 3, 10 traductions selon le contexte. On peut bien sûr toujours poser des questions (voir 1.), mais le traducteur apprécie toujours les clients qui se rendent compte dès le départ que certains points évidents pour eux ne le seront pas pour un traducteur et ont pris les devants. J’avais par exemple une fois reçu avec le texte à traduire un document de référence explicitant tous les sigles, abréviations et termes organisationnels propres à l’entreprise. Je n’avais plus qu’à trouver un équivalent ou à garder les sigles et à les expliciter en français. Je pense que le client a lui aussi gagné du temps parce que je n’ai pas eu à lui poser de questions, j’avais déjà toutes les réponses dès le début. Autre exemple, lors de la traduction ou de la localisation d’un jeu ou d’une application, il peut être intéressant de préciser à côté de la phrase à traduire l’endroit où va aller cette phrase : le traducteur ne prendra pas forcément les mêmes décisions s’il s’agit d’un bouton (traduction très concise), d’une description ou d’une instruction de jeu…

 

Et oui, la traduction, c'est un véritable travail d'équipe !