Parlons aujourd’hui du nerf de la guerre, l’argent.

Si les entreprises peuvent parfois consacrer des budgets faramineux à la création de contenus, d’une image de marque, de logos, véritable carte d’identité sur laquelle on est jugé dès le premier coup d’œil… il ne va pas toujours de soi pour elles d’aller jusqu’au bout de cette logique avec la traduction, poste qu’elles pensent pouvoir rogner sans problème. Vous vous en doutez bien, prêchant pour ma paroisse, je ne vais pas vous dire que c’est une bonne idée ! Une piètre traduction peut souvent, dans la langue de destination, ruiner tous les efforts effectués en amont. Qui n’a jamais pesté contre un emballage ou une notice mal traduite ? On le tolère généralement pour un bibelot sans valeur en plastique, mais seriez-vous aussi « laxistes » avec une machine qui coûte plusieurs milliers d’euros ?

Les solutions de traduction bon marché sont nombreuses. Leur coût est certes un avantage, mais penchons-nous aujourd’hui sur leurs inconvénients.

Les aléas des systèmes automatiques, qui suppriment un maximum l'intervention humaine

  • J’ai déjà parlé de Google traduction dans un précédent article. Je n’avais toutefois pas évoqué une autre façon que certains ont trouvée de l’utiliser : traduire le texte dans Google traduction, puis demander à un traducteur de le relire (au tarif de la relecture, bien entendu, qui est normalement inférieur à celui d’une traduction). Pour avoir essayé une fois cette méthode (ne jamais critiquer sans tester), je pense que j’ai passé plus de temps à le relire que si je l’avais traduit directement pour un résultat moins satisfaisant, car il est plus facile de partir de rien et de tout créer que de devoir remanier des phrases existantes à la syntaxe bancale, entre autres. Il est parfois difficile de se détacher complètement d’une phrase boiteuse. Le risque est aussi plus grand de laisser des erreurs. Pour résumer, pour bien faire, il faudrait facturer plus cher qu’une traduction normale…
  • Certaines plateformes mettent en contact mécaniquement (j’entends par là sans expertise humaine) des traducteurs et des clients, en prélevant une marge chaque fois, et les traducteurs doivent enchérir (vers le bas) pour décrocher une mission. Il ne faut pas confondre ces plateformes avec les agences de traduction « sérieuses » où les chefs de projet sélectionnent leurs traducteurs, les connaissent, et font l’intermédiaire avec des clients (et, normalement, relisent la traduction, ce qui apporte une sécurité supplémentaire. Elles ne le font pas toutes, cependant, cela vaut donc la peine de se renseigner si vous hésitez entre deux agences). Ce système pose beaucoup de problèmes, comme j’ai pu m’en rendre compte en le testant pendant quelques semaines au début de ma carrière (une fois encore, toujours tester avant de critiquer). Vous n’êtes jamais vraiment sûrs d’avoir affaire à des professionnels, et si ce sont bien des professionnels, ce sont souvent des débutants, très peu expérimentés… ce qui est encore plus gênant du fait de l’inconvénient suivant : il n’y a généralement pas de service de relecture, service souvent proposé par les agences sérieuses et qui permet d’éviter les coquilles, les étourderies ou les incompréhensions graves. De plus, vous n’avez pas de contact direct avec votre prestataire et vous n’avez jamais la certitude d’être servis par la même personne (même pour un même texte, car j’ai déjà vu des textes longs coupés en plusieurs morceaux et attribués à différentes personnes !), ce qui est toujours mieux pour garder un style homogène.

Et la traduction humaine au rabais ?

  • Autre solution, les traducteurs/agences aux tarifs très bas… Vous me répondrez sans doute : mais pourquoi donc certains traducteurs sont-ils aussi chers, alors que d'autres sont si bon marché ? C’est vrai, ce serait un bon moyen de baisser les coûts… mais si l’on prend le problème à l’envers, plus le traducteur est bon marché, plus il doit traduire de mots pour, à la fin du mois, avoir assez d’argent pour payer ses factures. On a beau aimer son métier, on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche. Mieux le traducteur est payé, plus il peut se permettre de consacrer du temps à un texte et à le peaufiner (le relire deux à trois fois de plus si nécessaire, vraiment prendre le temps de faire des recherches, prendre du temps pour se documenter, se spécialiser, se former et ainsi mieux comprendre ce dont il est question). Il a accessoirement les moyens de prendre des vacances de temps en temps (eh oui, l’indépendant n’a pas de congés payés et doit mettre de l’argent de côté s’il veut prendre des congés ou même chômer le dimanche), de se reposer le week-end, et moins fatigué, il a aussi moins de chances de faire des erreurs d’étourderie ou de jugement. Enfin, n’oubliez pas que comme un médecin, le traducteur est indépendant et doit payer lui-même toutes ses cotisations, ses impôts, sa mutuelle etc. La moitié de la rémunération environ part dans des charges de toutes sortes. La facture du traducteur correspond un peu à votre salaire brut (tout ce qui est payé par le patron, même ce que vous ne voyez pas) et pas à votre salaire net… votre traducteur vous paraîtra ainsi sans doute moins gourmand.
  • Quant à faire appel à un non-professionnel… une bonne traduction est un exercice souvent complexe, qui demande des automatismes, des recherches, en un mot, qui prend du temps. On peut parfois être tenté de demander à quelqu’un de rendre service (a fortiori gratuitement), mais comment être sûr que cette personne prendra vraiment le temps de faire les choses sérieusement. De plus, si l’on met souvent l’accent sur la maîtrise des langues étrangères (c’est évidemment indispensable), on oublie un peu trop souvent que la personne qui traduit doit aussi maîtriser très bien sa langue maternelle, la langue dans laquelle elle traduit, avoir beaucoup de vocabulaire pour rendre le texte plus vivant (sans parler du vocabulaire spécialisé), et pouvoir écrire avec une syntaxe parfaite pour que le texte soit fluide.

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